Mon parcours pour sortir de la dépendance affective

 

Dès ma plus tendre enfance, j’ai rêvé qu’un prince viendrait me délivrer sur son cheval blanc. Pourquoi et comment cette image s’est infiltrée en moi ?

 

Je pense que la base a été mise dans ce sentiment que j’avais de ne pas être à ma place. Comme un extra-terrestre dans cette famille que je ne comprenais pas et dans laquelle je n’arrivais pas à me sentir protégée, ou peut-être même aimée.

 

Il me manquait l’amour inconditionnel nécessaire à tout enfant pour pouvoir se développer sereinement. Mes parents ne pouvaient pas m’aimer comme cela, car ils en étaient incapables et je ne leur en veux pas.

 

Et donc les dessins animés et les livres ont été une échappatoire évidente pour que je puisse m’y réfugier. Et là, le mythe du prince au cheval blanc était omniprésent. De même que la glorification de l’abnégation de soi-même au service de l’autre ou plus précisément de la femme au service de l’homme.

J’ai donc attendu longtemps, longtemps, longtemps et je me suis finalement enfuie toute seule en allant étudier à Gand. Et c’est à ce moment-là que ma première relation amoureuse s’est réalisée. Je flottais sur un nuage, quel bonheur ! J’avais 17 ans, je vivais enfin seule et j’avais rencontré l’homme de ma vie qui allait tout arranger. Pauvre O., quand je vois quelle pression je mettais sur notre relation, il était évident que cela ne pouvait pas durer, surtout dans une relation aussi juvénile.

 

Ce qui devait arriver, arriva. Au bout de quelques mois, les premières tromperies, mes illusions volaient en éclats. J’y ai mis fin au bout de 2 ans de montagnes russes et j’étais perdue. C’était l’homme de ma vie, comment je pourrais continuer à vivre sans lui ?

 

Le suivant a été pire. Alors que O. était sensible, à l’écoute et très doux, mon grand ténébreux cachait mal son mal-être. Il était évident que j’allais le sauver. Je me souviens encore de l'avoir aperçu pour la première fois. C’est comme si le temps s’était arrêté. Une attirance magnétique qui m’obnubilait. Je ne pouvais penser à autre chose. Tout mon être était absorbé par cette relation toxique et hautement destructrice. Elle aura duré plusieurs années avec très peu de moments heureux. Il était comme une drogue dont je ne pouvais me passer, alors qu’il ne me respectait pas du tout.

Je savais instinctivement que je devais me sauver de cette relation, mais comme nous faisions les mêmes études, il m’était impossible de l’éviter. Alors, j'ai attendu la fin du cycle de 5 ans pour enfin pouvoir m’en détacher.

 

J’ai eu peu d’hommes dans ma vie et avec chacun d’eux, j'ai été entière, fidèle, dévouée et très amoureuse. À ce moment-là, aucun n’a pu me rendre la pareille.

 

Il apparait que lorsqu’on rencontre quelqu’un, cette personne se trouve au même niveau d’évolution avec la même blessure à guérir si l’on se réfère aux 5 blessures de Lise Bourbeau (voir « Les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même »).

Dans ces jeux psychologiques, de relations torrides, exaltantes et houleuses (fortement mises en avant dans les films et les histoires d’amour), chacun joue son rôle. On l’appelle le « triangle dramatique » où chacun a son rôle de prédilection, mais passe par chaque rôle : la victime, le bourreau et le sauveur. Tant qu’on est dans ce jeu de rôle, aucune relation stable ne peut s’installer. Et à coup sûr, cela se termine mal.

Ce sont également des relations dans lesquelles les personnes se reposent l’une sur l’autre et sont en dépendance affective, car elles ont l’illusion qu’elles ne peuvent pas s’en sortir seules.

Énergétiquement, il y a transfert d’énergie de l’une vers l’autre de manière abusive et malsaine.

 

Dans mon cas, j’ai couplé ces relations instables avec une emprise du partenaire. Par mon hypersensibilité et ma remise en question continue, j’ai attiré à moi des manipulateurs. Des hommes qui avaient cessé d’évoluer émotionnellement vers l’âge de 3 à 5 ans et qui avaient une illusion de vide intérieur. Ils recherchaient donc quelqu’un pour prendre en charge leurs émotions. Quelqu’un qui leur serve d’éponge, qui était à 100% à leur service.

 

J’étais la candidate idéale. Avec mes rêves de prince sauveur, j’étais cuite !

 

 

Ma compréhension de la problématique et des jeux sous-jacents m’ont permis de sortir de ce cercle vicieux. Cela m’a pris quelques années, mais aujourd’hui, je me sens sereine, stable et autonome. Je n’ai pas besoin d’un conjoint pour me sauver et cela permet une relation amoureuse beaucoup plus équilibrée et heureuse.